Le Fonds Rosario regroupe cinq fonds de documents personnels d’anciennes prisonnières politiques originaires de la ville de Rosario en Argentine : Irma Antognazzi, Élida Deheza, Laura Ojeda, María del Carmen Sillato et Marta Ronga ont été arrêtées entre 1975 (avant le coup d’Etat militaire de 1976) et 1977 et ont été emprisonnées pendant plusieurs années. Ces cinq femmes ont d’abord été détenues à la Alcaidía de Mujeres de Rosario puis transférées à la prison de Villa Devoto à Buenos Aires où elles ont passé la plus longue partie de leur détention. Lors de leur arrestation, Marta Ronga et María del Carmen Sillato attendaient un enfant et Irma Antognazzi était maman d’un petit garçon.
La plupart des documents du fonds sont inédits et ont été rédigés depuis la prison de Villa Devoto. La correspondance en représente une majeure partie mais on y trouve également des dessins, des cartes postales ainsi qu’un journal intime.
Les documents du fonds Marta Ronga ne sont pas visibles sur Internet car ils sont sous embargo, seules leurs notices sont accessibles en ligne. En revanche, ils sont consultables avec l’accord de leur propriétaire et sur demande formulée auprès de la responsable du fonds, Isabelle Pouzet Michel : isabelle.pouzet@univ-littoral.fr. &nbsp;

El archivo Rosario reúne cinco fondos de documentos personales de ex presas políticas de la ciudad de Rosario, Argentina. Irma Antognazzi, Elida Deheza, Laura Ojeda, María del Carmen Sillato y Marta Ronga fueron detenidas entre 1975 (antes del golpe militar de 1976) y 1977 y encarceladas durante varios años. Las cinco mujeres fueron detenidas inicialmente en la Alcaidía de Mujeres de Rosario y luego trasladadas a la prisión de Villa Devoto en Buenos Aires, donde pasaron la mayor parte de su detención. En el momento de su detención, Marta Ronga y María del Carmen Sillato estaban embarazadas y Irma Antognazzi era madre de un niño.
La mayoría de los documentos del fondo son inéditos y fueron redactados desde la prisión de Villa Devoto. La mayor parte de la correspondencia, pero también hay dibujos, tarjetas postales y un diario personal.
Los documentos del fondo Marta Ronga no son visibles en Internet porque están embargados, solo sus nreseñas son accesibles en línea. En cambio, pueden consultarse con el consentimiento de su propietaria y previa solicitud formulada a la responsable del fondo, Isabelle Pouzet Michel: isabelle.pouzet@univ-littoral.fr. &nbsp;

Élida Deheza, née en 1955 à Pérez, était une militante de la Jeunesse péroniste dans les années 1970 dans sa ville natale de Pérez, située dans la province de Santa Fe. Elle résidait à Rosario depuis un an et demi lorsqu'elle a été enlevée par l'armée en janvier 1977. Elle a été transférée au commandement du deuxième corps d'armée de Rosario et au service d'information du siège du gouvernement, un centre clandestin de détention et de torture situé en plein cœur de la ville. Élida a été considérée comme disparue jusqu'à la fin du mois de mars 1977, date à laquelle elle a été transférée à l'Intendance des femmes de Rosario. En septembre 1977, elle a été transférée à la prison de Villa Devoto, à Buenos Aires, avec d'autres camarades. Au total, elle a été incarcérée pendant 6 ans et 8 mois et est sortie en septembre 1983 après avoir passé les derniers mois de sa détention à la prison d'Ezeiza, à Buenos Aires.&nbsp;
Après sa libération, Élida est retournée à Pérez où elle a repris le militantisme, puis est allée vivre en Terre de Feu avec son mari et sa fille, où elle est restée 25 ans. Elle y a occupé plusieurs postes, notamment celui de directrice syndicale et de législatrice provinciale. Elle vit actuellement près de Pérez et continue à défendre la cause des victimes de la dictature.&nbsp;

Élida Deheza (1955, Pérez) fue militante de la Juventud Peronista en los años 1970 en su ciudad de origen, la ciudad de Pérez (Provincia de Santa Fe). Llevaba un año y medio viviendo en Rosario cuando fue secuestrada por el ejército en enero de 1977. Fue llevada al comando del Segundo Cuerpo del Ejército de Rosario y al Servicio de Informaciones de la Jefatura de Gobierno, centro clandestino de detención y de tortura situado en pleno centro de la ciudad. Élida fue considerada como desaparecida hasta finales de marzo de 1977, momento en que la pasaron a la Alcaidía de Mujeres de Rosario. Junto con otras compañeras, Élida fue trasladada al Penal de Villa Devoto, en Buenos Aires, en septiembre de 1977. En total ella estuvo encarcelada 6 años y 8 meses y salió en septiembre de 1983, después de haber pasado los últimos meses de su detención en la cárcel de Ezeiza, en Buenos Aires. 
Después de su liberación, Élida volvió a Pérez donde retomó la militancia y luego se fue a vivir a la Tierra del Fuego con esposo y su hija donde se quedó 25 años. Allí asumió varios cargos, directora sindical y legisladora provincial entre otros. Actualmente vive cerca de Pérez y allí sigue defendiendo la causa de las víctimas de la dictadura. &nbsp;

Irma Antognazzi (Rosario, 1939) est Professeure d'Histoire (orientation Anthropologie), diplômée de la Faculté des Humanités et des Arts de l'Université Nationale de Rosario. Elle a été titulaire de la chaire Problemática Histórica de cette Faculté de 1985 jusqu'à sa retraite. Irma Antognazzi est arrêtée chez elle à Rosario le 13 août 1975 et emprisonnée dans "El Sótano" (« la cave ») de l'Alcaidía de Mujeres de Rosario. Elle est mise à la disposition du Pouvoir Exécutif National (PEN) au nom de la Loi 20840 de Sécurité de l'État pour avoir chez elle des publications considérées par ladite loi comme du "matériel subversif". Elle doit confier son fils Ernesto, alors âgé d'un an et cinq mois, à ses beaux-parents. Le 30 décembre 1975, elle est transférée avec d'autres prisonnières à la prison de Villa Devoto à Buenos Aires jusqu'en août 1980, date à laquelle le gouvernement militaire de facto lui accorde la liberté avec "option", c'est-à-dire avec l'obligation de quitter le pays. Elle part d'abord en exil en Italie où elle retrouve son fils quelques mois plus tard, puis au Mexique et enfin au Brésil. Elle retourne en Argentine le jour des Élections Nationales, le 30 octobre 1983.
Elle reprend son activité d'enseignante à l'Université de Rosario et à l'Institut Supérieur du Professorat de Villa Constitución (Province de Santa Fe). Elle donne des cours et des conférences à l'Université de Buenos Aires, de Córdoba, du Litoral, de Misiones, de Cuyo, du Nordeste, et de La Rioja. Elle organise des Journées Nationales et Latino-américaines avec le Groupe de Travail Hacer la Historia qu'elle organise depuis sa chaire avec une large participation de chercheurs, d'enseignants et d'étudiants de diverses universités argentines et de plusieurs pays d'Amérique latine. En tant qu'auteure et coordinatrice, elle publie de nombreux livres. Parmi ceux-ci : Del Rosariazo a la democracia del 83 (1995), Argentina, raíces históricas del presente (1987), Universidad pública y neoliberalismo (2000), Nicaragua, el ojo del huracán revolucionario (2006), Historia y memoria, dos polos de una unidad (2008), Qué universidad necesitan los pueblos (2010), El carácter de la revolución en Argentina. El PRT después del ERP (2014). 
Elle réside actuellement à Buenos Aires.&nbsp;

Irma Antognazzi (Rosario,1939) es Licenciada y Profesora de Historia (orientación Antropología) egresada de la Facultad de Humanidades y Artes de la Universidad Nacional de Rosario. Fue titular por concurso de la cátedra Problemática Histórica de dicha Facultad desde 1985 hasta su jubilación. El 13 de agosto de 1975 fue arrestada en su casa en Rosario. Estuvo presa en “El Sótano” de la Alcaidía de Mujeres de Rosario. Fue puesta a disposición del Poder Ejecutivo Nacional (PEN) en nombre de la Ley 20840 de Seguridad del Estado por tener en su casa publicaciones consideradas por dicha ley como “material subversivo”. Tuvo que dejar al cuidado de sus suegros a su hijo Ernesto, que tenía un año y cinco meses de edad. El 30 de diciembre del año 1975, fue trasladada con otras prisioneras al Penal de Villa Devoto en Buenos Aires hasta agosto de 1980 en que el gobierno militar de facto le otorga la libertad con “opción”, es decir con obligación de salir del país. Primero parte al exilio a Italia donde se reúne con su hijo unos meses después, luego a México y por último a Brasil. Regresa a la Argentina el día de las Elecciones Nacionales, el 30 de octubre de 1983. &nbsp;
Retomó su actividad docente en la Universidad de Rosario y en el Instituto Superior del Profesorado de Villa Constitución (Provincia de Santa Fe). Dio cursos y conferencias en la Universidad de Buenos Aires, de Córdoba, del Litoral, de Misiones, de Cuyo, del Nordeste, de La Rioja. Realizó Jornadas Nacionales y Latinoamericanas con el Grupo de Trabajo Hacer la Historia que organizó desde su cátedra con amplia participación de investigadores, docentes y estudiantes de diversas universidades argentinas y de varios países de América Latina. Como autora y compiladora publicó varios libros: Del Rosariazo a la democracia del 83 (1995), Argentina, raíces históricas del presente (1987), Universidad pública y neoliberalismo (2000), Nicaragua, el ojo del huracán revolucionario (2006), Historia y memoria, dos polos de una unidad (2008), Qué universidad necesitan los pueblos (2010), El carácter de la revolución en Argentina. El PRT después del ERP (2014), entre otros. &nbsp;
Actualmente reside en Buenos Aires. &nbsp;

Marta Ronga, née à Rosario (Argentine) en 1950, est une architecte à la retraite. Le 9 septembre 1974, elle est arrêtée alors qu'elle distribuait des tracts devant une usine en grève à Rosario. Elle est ensuite emprisonnée dans plusieurs prisons de Rosario avant d'être transférée, avec d'autres prisonnières, au pénitencier de Villa Devoto à Buenos Aires en octobre 1976, où elle reste détenue pendant un an. Au moment de son arrestation, Marta était mariée depuis un an et enceinte de trois mois. Son fils Mariano naît en mars 1975, mais à l'âge de neuf mois, il tombe gravement malade et est confié à sa famille.
Libérée le 12 octobre 1977, elle retrouve ses parents et son fils à Rosario. Quelques mois plus tard, elle décide de partir en exil à Barcelone, où elle retrouve son mari, puis en Belgique, où elle obtient l'asile politique. C'est là-bas que naissent ses deux autres enfants, Eduardo et Violeta, et qu'elle termine ses études d’architecture. La famille retourne à Rosario le 1er avril 1984, où Marta commence à travailler comme architecte. À Bruxelles, Marta s'engage avec d'autres exilés politiques argentins pour dénoncer la dictature. Dans son livre autobiographique Seda Cruda (2003), elle raconte ses trois années de prison et inclut plusieurs lettres écrites depuis Villa Devoto. Elle est également la coordinatrice d'un livre de témoignages de réfugiés politiques en Belgique, Historias de exilio (2018).
Elle réside actuellement à Rosario.

Marta Ronga, (Rosario, 1950) es arquitecta jubilada. El 9 de septiembre de 1974 fue detenida cuando repartía volantes en las puertas de una fábrica en conflicto en Rosario. Estuvo presa en varias cárceles de Rosario hasta su traslado con otras prisioneras al Penal de Villa Devoto en Buenos Aires en octubre de 1976 donde estuvo detenida un año. Marta llevaba un año de casada cuando fue presa y estaba embarazada de tres meses. Su hijo Mariano nació en marzo del año 1975, pero a los nueve meses se enfermó gravemente y continuó su crianza en su familia.&nbsp;
Liberada el 12 de octubre de 1977, se reunió con sus padres y su hijo en Rosario. A los pocos meses, decidió partir al exilio a Barcelona donde se encontró con su marido, luego a Bélgica donde obtuvo el asilo político. Allí nacieron sus otros dos hijos, Eduardo y Violeta y terminó su carrera de arquitecta. La familia regresó a Rosario el 1ro de abril de 1984 y Marta empezó a trabajar como arquitecta. En Bruselas, junto con otros exiliados políticos argentinos, Marta obró para denunciar la dictadura. En su libro autobiográfico Seda Cruda (2003), la autora hace el relato de los tres años de cárcel y lo acompaña de varias cartas escritas desde Villa Devoto. También es compiladora de un libro de testimonios de refugiados políticos en Bélgica, Historias de exilio (2018).&nbsp;&nbsp;
Reside actualmente en Rosario.

Laura Ojeda (1956, Rosario) naît au sein d'une famille engagée politiquement avec une mère qui a été volontaire républicaine pendant la Guerre Civile et un père dirigeant communiste. Avec ses frères et sœurs Ofelia et Carlos, elle milite dans le mouvement étudiant dès son plus jeune âge, ce qui lui vaut d'être arrêtée à deux reprises. La première fois, en 1972, elle est poursuivie en vertu de la loi 17.401 de répression anticommuniste et placée en prison pour mineurs. Sa deuxième arrestation a lieu en mars 1975 dans la ville de Villa Constitución, après la dure répression subie par la classe ouvrière et la population de cette ville quelques jours plus tôt. Elle est d'abord détenue dans le sous-sol de l'Alcaidía de Mujeres de Rosario pendant un an, puis transférée à la prison de Villa Devoto à Buenos Aires. Elle est placée à la disposition du Pouvoir Exécutif National (PEN) pendant toute sa détention, sans cause ni procès. Elle est libérée après trois ans, en pleine dictature militaire.
Laura termine ses études secondaires qu'elle avait abandonnées après avoir été expulsée de son école en 1974 en raison de son militantisme, puis poursuit des études supérieures qui lui permettent de commencer une carrière d'infirmière, puis de technicienne de laboratoire spécialisée dans la tuberculose et la lèpre. Elle se marie également et a deux enfants. Elle continue de militer pour les droits humains et d'autres organisations politiques. Certaines de ses lettres et des poèmes écrits en prison ont été publiés par Capitana editorial dans le livre Impresas políticas (2022).
Laura est retraitée, après plus de 35 ans de travail dans la Santé Publique, et réside actuellement à Rosario.

Laura Ojeda (1956, Rosario) nació en el seno de una familia comprometida políticamente con una madre que fue voluntaria republicana durante la Guerra Civil y un padre dirigente comunista. Junto con sus hermanos Ofelia y Carlos, militó en el movimiento estudiantil desde muy joven lo que valió ser detenida dos veces. La primera vez, en 1972, fue procesada por la ley 17.401 de represión anticomunista y alojada en cárcel de menores siendo ella menor de edad. Su segunda detención fue en marzo de 1975 en la ciudad de Villa Constitución, tras la dura represión sufrida por la clase obrera y la población de esa ciudad unos días antes. Estuvo detenida primero en el sótano de la Alcaidía de Mujeres de Rosario durante un año y después fue trasladada al penal de Villa Devoto en Buenos Aires. Fue puesta a disposición del Poder Ejecutivo Nacional (PEN) durante toda su detención, sin causa ni proceso. Salió en libertad después de tres años, en plena dictadura militar. 
Laura terminó los estudios secundarios que ella había abandonado por ser expulsada de su escuela en 1974 a causa de su militancia, siguió con estudios terciarios que le permitieron empezar primero una carrera de enfermera y luego de técnica de laboratorio especializada en la tuberculosis y la lepra. También se casó y tuvo dos hijos. Siguió militando en Derechos humanos y otras organizaciones políticas. Algunas cartas y poemas escritos en la cárcel fueron publicados en el libro Impresas políticas de la editorial Capitana (2022). 
Laura es jubilada después de más de 35 años de trabajo en Salud Pública y reside actualmente en Rosario.

María del Carmen Sillato (1950, Rosario) est licenciée en Lettres de l'Université de Rosario lorsqu'elle est enlevée le 18 janvier 1977 avec son compagnon Alberto Gómez, tous deux militants de la Jeunesse Péroniste. De la pension où ils vivaient dans la ville de Rosario, ils sont emmenés au Service d'Informations de la Direction de la Police, un centre clandestin de détention et de torture situé en plein centre de la ville, où ils restent en situation de disparus et soumis à des tortures physiques et psychologiques périodiques durant environ trois semaines. Ils sont ensuite reconnus et envoyés, elle à l'Alcaidía de Mujeres au sein même de la Direction de la Police, et son compagnon, à la prison de Coronda.
En avril 1978, une procédure judiciaire est ouverte contre María del Carmen en lien avec la loi 20840 sur la Sécurité Nationale, mais elle est classée sans suite par manque de preuves. Néanmoins, elle est condamnée pour idéologie à cinq ans de prison et à une inhabilitation perpétuelle en tant que citoyenne par la loi 21223. Elle fait appel devant la Chambre de Justice de ce jugement et son affaire est classée sans suite en septembre 1979.
Enceinte au moment de son arrestation, María del Carmen donne naissance à son fils Gabriel le 11 juillet 1977. Le 16 septembre, elle est transférée avec une vingtaine de camarades de l'Alcaidía à la prison de Villa Devoto à Buenos Aires. Elle et une autre camarade ont leurs enfants avec elles. Par une disposition militaire, les prisonnières sont autorisées à rester avec leurs filles/fils nés en prison pendant une période de six mois. En janvier 1978, María del Carmen confie Gabriel à sa mère (la Lela) et l'enfant reste sous sa garde et celle de ses tantes Chary et Ana.
En juillet 1980, María del Carmen est libérée sous surveillance et reste à la disposition du PEN jusqu'en février 1981. En 1982, après que son compagnon a obtenu la liberté, ils reçoivent une invitation du Canada pour un refuge politique dans ce pays. Ils décident d'accepter et émigrent au Canada en mars 1983 avec Gabriel et leur deuxième fils, Marcos.
Au Canada, María del Carmen obtient un doctorat à l'Université de Toronto et est professeure titulaire au Département d'Espagnol et d'Études Latino-Américaines de l'Université de Waterloo jusqu'à sa retraite en 2017. Spécialiste de la littérature latino-américaine contemporaine, elle est l'auteure du livre Juan Gelman: Las estrategias de la otredad. Heteronimia, intertextualidad, traducción (1996). Elle publie également en 2006 son récit testimonial Diálogos de amor contra el silencio. Memorias de prisión, sueños de libertad qui raconte son expérience en tant que prisonnière politique. Le livre inclut un texte/journal écrit par sa sœur Chary qui recueille les expériences de Gabriel après la séparation d'avec sa mère.
À trois reprises (2010, 2013 et 2019), María del Carmen témoigne lors des procès pour crimes contre l'humanité commis par des militaires du deuxième corps d'armée et par des policiers membres de la "patota de Feced".&nbsp;

María del Carmen Sillato (1950, Rosario) era licenciada en Letras de la Universidad de Rosario cuando fue secuestrada el 18 de enero de 1977 junto a su compañero Alberto Gómez, ambos militantes de la Juventud Peronista. De la pensión donde vivían en la ciudad de Rosario, fueron llevados al Servicio de Informaciones de la Jefatura de Policía, un centro clandestino de detención y tortura situado en pleno centro de la ciudad. Allí permanecieron en situación de desaparecidos y fueron sometidos a periódicas torturas físicas y psicológicas por alrededor de tres semanas. Luego fueron reconocidos y enviados, ella a la Alcaidía de Mujeres dentro mismo de la Jefatura de Policía, y su compañero, a la cárcel de Coronda.&nbsp;
En abril de 1978 a María del Carmen se le abrió una causa judicial vinculada a la ley 20840 de Seguridad Nacional, pero fue sobreseída por falta de pruebas. No obstante fue condenada por ideología a cinco años de prisión e inhabilitación perpetua como ciudadana por la ley 21223. Apeló ante la Cámara de Justicia y fue sobreseída en septiembre de 1979.&nbsp;
Embarazada al momento de su detención, María del Carmen dio a luz a su hijo Gabriel el 11 de julio de 1977. El 16 de septiembre fue trasladada junto a unas 20 compañeras desde la Alcaidía a la cárcel de Villa Devoto en Buenos Aires. Ella y otra compañera llevaban con ellas a sus hijos. Por una disposición militar se les permitía a las prisioneras permanecer con sus hijas/hijos nacidos en prisión por el término de seis meses. En enero de 1978, María del Carmen entregó a Gabriel su madre (la Lela) y el niño quedó a su cuidado y el de sus tías Chary y Ana.
En julio de 1980 María del Carmen salió con libertad vigilada y continuó a disposición del PEN hasta febrero de 1981. En 1982, después de que su compañero obtuviera la libertad, recibieron la invitación de Canadá para el refugio político en ese país. Decidieron aceptar y emigraron a Canadá en marzo de 1983 con Gabriel y su segundo hijo, Marcos.
En Canadá, María del Carmen se doctoró en la Universidad de Toronto y fue profesora titular en el Departamento de Español y Estudios Latinoamericanos de la Universidad de Waterloo hasta su jubilación en 2017. Especialista en literatura latinoamericana contemporánea, es autora del libro Juan Gelman: Las estrategias de la otredad. Heteronimia, intertextualidad, traducción (1996). También publicó en 2006 su relato testimonial Diálogos de amor contra el silencio. Memorias de prisión, sueños de libertad que narra su experiencia como prisionera política. El libro incluye un texto/diario escrito por su hermana Chary que recoge las vivencias de Gabriel después de la separación de su madre.&nbsp;
En tres oportunidades [2010, 2013 y 2019], María del Carmen dio testimonio en los juicios por crímenes de lesa humanidad cometidos por militares del segundo cuerpo de ejército y por policías integrantes de la “patota de Feced”.&nbsp;

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